La résistance sur le Somail et l'Espinouse

A l’occasion des commémorations pour les 80 ans de la résistance civile et militaire, nous nous arrêtons sur cette période et nous rendons hommage à celles et à ceux qui se levèrent contre l’occupation nazie et contre la collaboration avec l’occupant.


Profitant de l’isolement naturel du massif du Somail et de l’Espinouse, les résistants à l’occupation organisèrent l’action en différents lieux et selon différentes organisations. Au cours des années et jusqu’au mois d’aout 1944, ces organisations, de taille diverse, durent se déplacer pour éviter la répression. Ils occupèrent des bergeries, des maisons forestières et eurent des actions de diverses natures : sabotages, parachutages,…

 

Le maquis Latourette, fort d'une centaine d'hommes sur ses derniers jours, s'était d'abord établi à La Fraise (Ferrières-Poussarou), avant de partir, après le drame de Fontjun, pour le château de Les Syères (Fraïsse-sur-Agout).

Non loin de là, des gendarmes du Biterrois étaient basés près du col du Cabarétou, Camp-Blanc et Bourdelet.

Le groupe Jean Grandel s'était d'abord installé au nord de Prémian avant de se déplacer sur le Saint-Ponais, puis dans le Tarn où était également positionné le maquis Benjamin; proche du Corps franc de la Montagne noire (pic de Nore).

Le maquis Valentin était cantonné aux Barthèzes (La Salvetat). Il s'était formé autour de Graissessac et du Bousquet-d'Orb.

A Fraïsse-sur-Agout, la villa Senaux accueillait le délégué militaire régional, Sultan de son nom de code, et devenait un poste de commandement militaire important.

Le maquis Bir Hakeim a été basé un temps au hameau de Douch sur l'Espinouse avant de se déplacer dans les Cévennes.

Les bâtiments servaient de lieux de vie aux résistants tandis que les véhicules étaient dissimulés sous les grands hêtres. Les abords étaient surveillés par des avants-postes, et les terrains de parachutage, notamment Caracol près du Cabarétou, permettaient de recevoir l'armement qui faisait tant défaut.

Au quotidien, la vie s'organisait en général autour de tâches permettant, avec le soutien des populations locales, l'approvisionnement en vivres, des exercices d'instruction, des actions de sabotage et des violents combats souvent meurtriers. 

Le maquis La Tourette est un réseau de résistants contre l'occupation allemande créé par Jean Bène. Implanté sur les Hauts cantons de l'Hérault sur la commune de Ferrières-Poussarou et qui agissait jusqu'à Béziers. Il doit son nom à son chef et organisateur Jean Girvès qui avait pris comme nom de guerre « Latourette ». Son lieu d'implantation se situait entre Saint Pons de Thomières, Saint Chinian et le massif du Somail (aux Syères, commune de Fraïse sur Agout).

Il fait partie des maquis de l'Armée secrète prévus pour être activés le jour du débarquement en Normandie afin de perturber les lignes de communication allemandes et de retarder l'arrivée des divisions de panzers sur la zone des combats. Au début, en plus des opérations de sabotage, il assure la couverture des parachutages d'armes et de personnel venant d'Angleterre. Il est rejoint le 18 août 1944 par la quasi-totalité des gendarmes de l'arrondissement de Béziers - Saint Pons avec leurs officiers. Il participe aux opérations de harcèlement des colonnes allemandes en retraite et notamment les 21 et 22 août 1944 aux combats de Saint Pons. À la fin de la guerre, il compte 23 morts et fusillés à Fontjun, 4 morts aux combats, 8 fusillés et 35 disparus.

Le jour de son rassemblement eut lieu la tragédie de Fontjun. le combat de Fontjun est une embuscade tendue par les Allemands aux hommes du secteur (Puisserguier, Capestang, Montady, Poilhes, Nissan lez Ensérune) qui partaient rejoindre le maquis. Ce combat s'est déroulé le 6 juin 1944, au col de Fontjun sur la toute nationale 112 sur la commune de Saint Chinian.

Pour en savoir plus :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Maquis_de_Fontjun

https://fr.wikipedia.org/wiki/Maquis_la_Tourette


Le maquis Valentin est un maquis FTPF qui a été cantonné à Nages, une commune du Tarn voisine de celle de La Salvetat dans l’Hérault. Il a été créé à Castres en 1943 par trois hommes : Laure Giacollleto ; d’origine italienne, alias Valentin, Henri Vergnes, pseudo Achevé et Maurice Blanc, nom de guerre Maurice. Dans un premier temps c’est un «Groupe Combat».

L’activité, clandestine, de la structure devenant difficile dans une ville occupée par l’armée allemande la décision est prise le 2 janvier 1944 de s’éloigner vers Montredon-Labessonnié. Le 6 juin 1944 le maquis se déplace vers Lacaune et devient la 4203ème compagnie de FTPF. L’unité s’installe un moment à La Sagne du Loup.

Une attaque de deux colonnes allemandes, l’une venue de Castres, l’autre de Bédarieux l’obligera à quitter les lieux et à se diriger vers Salvaget sur la commune de Nages. Les Maquisards sont souvent des réfractaires au STO.  Le groupe participe aux combats de Saint-Pons, ils font sauter le pont à l’entrée de La Salvetat. Il y a des morts, des blessés au cours de divers accrochages. L’un d’eux décède à la clinique Saint Vital où on l’a emmené et où on vient récupérer son corps. Les Maquisards réquisitionnent du matériel, moyens de déplacement notamment, de quoi s’alimenter également. Détail pittoresque : ils peuvent payer ce qu’ils se procurent avec des billets tout neufs obtenus par les parachutages. Ceux qui leur ont vendu des produits les froissent consciencieusement avant de les utiliser !

Il y a aussi des exécutions de traitres. C’est le cas de deux femmes arrêtées à l’hôtel Cros de La Salvetat convaincues d’avoir reçu de l’argent pour dénonciations à la Gestapo.

 

Sur le maquis Valentin, Gérard Oulés et Alain Robert ont réalisé un document que l’on peut acquérir au Centre de Recherches du Patrimoine de Rieumontagné à Nages (prix 8 €, e-mail : rieumontagne@cclmlhl.fr).


Le Maquis Bir-Hakeim est un groupe de résistants français situé dans le sud du Massif central, entre le sud de l'Aveyron, l'Hérault, les Cévennes et le Rhône. Ce maquis est célèbre pour son audace, sa mobilité, sa forte structuration militaire mais aussi pour les tragédies qui ont émaillé son histoire. Son nom rappelle la bataille de Bir Hakeim, victoire de la 1ère brigade française libre en Lybie.

Créé durant l'été 1942, par le commandant Rigal, chef de l'Armée secrète de Toulouse et Jean Capel qui appartenait au mouvement Combat, il fut rejoint par Coucy, un instituteur de Montpellier, à la disparition de Rigal, et par Darrénougué.

En mars 1943, son chef Jean Capel (plus connu sous le pseudonyme de commandant Barot) estime que la propagande ne suffit plus : la mise en place du STO créant des réfractaires, des jeunes clandestins qu'il faut protéger et transformer en combattants potentiels. Avec les frères Marcel et Christian de Roquemaurel (alias R.M), il met sur pied un premier groupe de maquisards avec des jeunes étudiants issus de Toulouse, des ouvriers, des employés et des républicains espagnols. Bien qu'affilié par la suite aux MUR, il est de fait totalement indépendant, ce qui n'est pas sans conséquence sur son comportement puisqu'il détermine seul ses objectifs et ses actions. S'il est également membre du Parti communiste, ses liens avec l'appareil du parti semblent avoir été inexistants dans la période où il commande le maquis Bir-Hakeim et ses conceptions de l'action armée divergent sensiblement de celles des communistes.

Le commandant Barot, bien que n'étant pas un militaire de carrière, en est le chef incontesté. Son charisme, sa prestance, son talent oratoire, son sang-froid en font un grand meneur d'hommes. Il a su s'adjoindre des hommes de valeur tels Darrénougué, qui se chargera de la tâche difficile de l'intendance ou son adjoint, le capitaine Demarne, un officier de l'armée secrète. Celui-ci lui succédera à sa mort.

Le maquis Bir-hakeim s'installe d'abord au hameau de l'Estibi, dans la région de Villefranche de Rouergue en Aveyron, avant de partir fin août sur le plateau de Douch, dans le massif montagneux de l'Espinouse dans l'Hérault  où il livre un des premiers combats importants de la Résistance. Après cette attaque, le groupe de résistants se réfugie sur le plateau de Bénou aux Eaux-Bonnes dans les Pyrénées Atlantique en pleine zone interdite car situé tout près de la frontière espagnole. Ne pouvant de ce fait y rester longtemps, le groupe rejoint la région de Pont Saint Esprit dans le GardPont- rhodanien où il change régulièrement de campement.

Vous trouverez la suite de l'histoire du maquis Bir Hakeim en lisant l'article de Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Maquis_Bir-Hakeim 

http://familles-de-fusilles.com/lepopee-heroique-du-maquis-bir-hakeim/

https://www.etudesheraultaises.fr/publi/autour-du-maquis-bir-hakeim-1944/